Sexe: un été à coucher dehors | Clin d'œil
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Sexe: un été à coucher dehors

Bosquet touffu, cabine de téléphérique, ciné-parc... cet été, on envoie valser nos inhibitions et on découvre les joies de la baise en plein air. des précautions anti-fiascos aux meilleurs endroits pour prendre son pied, voici notre petit guide du plaisir sur le vif.

Alors que le mercure grimpe, on ressent subitement une folle envie de sortir de notre hibernation conjugale en agrandissant notre terrain de jeux coquins. Exit les embrassades convenues qui se terminent en un concerto de ronflements. Cet été, on veut encanailler notre vie sexuelle et multiplier les étreintes improvisées dans des lieux insolites et émoustillants. 

La baise en plein air se révèle le parfait fantasme. Rien de plus normal: flirtant avec les interdits, assurant une forte poussée d’adrénaline, elle est au carrefour de plusieurs désirs latents.

 

Contre toute attente, les galipettes à l’extérieur ne sont pas l’apanage des jeunes amants fringants qui habitent encore chez leurs parents. Ce fantasme est aussi idéal pour pimenter la vie sexuelle des vieux couples dont les ébats chronométrés exigent une remise à neuf. À la fois audacieuses et ludiques, les relations à l’extérieur «boostent» la complicité. Elles occasionnent des aventures cocasses, mémorables, voire carrément épiques.

 

«Les couples qui réalisent ce genre de fantasmes ont souvent une sexualité déjà satisfaisante, explique la sexologue Séléna Bergeron. Ils souhaitent simplement pimenter leur quotidien. Ceux qui éprouvent des difficultés ne se lancent pas dans des relations sexuelles à l’extérieur.»

 

Des endroits clichés aux repaires insolites, toutes les possibilités se valent. Car les voies du plaisir sont impénétrables. Et multiples.

 

Quelques règles à suivre attention!

Entre pimenter notre relation et basculer vers l’exhibitionnisme, il y a une ligne mince qu’il ne faut pas franchir. Pas question de se retrouver honteux, le rouge aux joues et le slip aux chevilles devant une assemblée qui n’en demandait pas tant! La relation sexuelle à l’extérieur est une infraction quand elle est imposée à la vue des autres dans un lieu accessible aux regards du public. Elle devient alors un acte indécent et, en cas de condamnation, elle est passible d’une peine d’emprisonnement de six mois. De quoi parasiter nos ébats! Les autorités étant peu sensibles aux plaidoyers implorants des couples en mal de fantaisie, mieux vaut prévenir que guérir. Il est possible d’avoir des relations sexuelles hors de notre sacro-saint lit conjugal, à la condition sine qua non que ce soit dans un lieu non accessible aux regards des autres. On prend donc le temps de bien choisir notre nid douillet pour un plaisir décuplé et une expérience mémorable. 

 

Forêts, champs de maïs et paradis bucoliques

Ne dit-on pas que la nature fait bien les choses? La mode étant au bio, on renoue avec nos origines champêtres en découvrant les voluptés de l’amour en plein air. Il suffit de sillonner une contrée sauvage avec l’objet de notre désir et de nous laisser submerger par le pouvoir évocateur des lieux. Planqués au milieu des herbes longues, on retrouve la louve passionnée qui sommeille en nous et une spontanéité rompant avec notre satanée manie d’intellectualiser la sexualité au nom de la performance. 

 

Mais nul besoin de nous contenter du premier bosquet disponible. «À la télé, les relations sexuelles contre un arbre ou sur un rocher semblent paradisiaques. Dans la réalité, l’inconfort peut ruiner notre plaisir, rappelle Séléna Bergeron. Un peu de planification peut rendre la réalisation de ce fantasme plus agréable.» Armés de nos espadrilles,  on parcourt donc la région par monts et par vaux pour débusquer un repaire loin des regards indiscrets. Le débarquement impromptu d’une colonie de scouts chantant ani couni chaouani risquerait de plomber notre libido.

 

N’ayons toutefois pas la naïveté de croire que nous trouverons un épais tapis de mousse au pied d’une jolie cascade; ce genre d’éden sauvage n’existe que dans les pubs de rasoirs pour femmes. Au royaume des épinettes et des mouches noires, une simple couverture suffit pour épargner les popotins fragiles. Bien sûr, notre précieux tissu n’empêchera pas les insectes de partager notre intimité, mais faisons fi de ces considérations futiles et castratrices. Les «sexplorateurs» initiés assurent que les sacrifices en valent la peine: «nous marchions dans les sentiers du mont Saint-Joseph au Parc national du Mont-Mégantic, se souvient Émilie, 33 ans. Il était tard. Le ciel étoilé était vraiment magnifique. Nous sommes vite passés en mode horizontal. Je n’ai aucun regret, si ce n’est ces égratignures aux genoux qui trahissaient nos ébats encore quelques jours plus tard.»

 

Plages, spas et milieux humides

Au panthéon des fantasmes exotiques figurent les environnements aqueux. Depuis l’adolescence, on nous gave de plans érotico-sensuels qui présentent la baise aquatique comme le plaisir culminant de toute vie sexuelle, une fantaisie chaudement alimentée par Chris Isaak et Helena Christensen dans le vidéoclip Wicked Games.

 

Un simple bord de mer, et hop! Nos phéromones s’emballent. Le raisonnement est simple: notre libido n’est jamais au repos. Devant des situations proches de nos scénarios fantasmatiques, nos hormones sortent de leur état de veille. «Quand il est question de fantasme, on remarque que les femmes portent une attention particulière à l’ensemble des détails, affirme Amélie Cossette, étudiante en psychologie à l’UQTR, qui réalise une vaste étude sur les fantasmes sexuels de la population. Soixante-dix pour cent des répondantes affirment que le lieu où se déroule leur fantasme compte beaucoup.»

 

Air marin, douce brise, crique isolée... Tous ces détails fouettent notre inconscient, alimentent nos désirs et nous incitent à prendre notre pied, les reins fouettés par l’écume. Exfoliation au sable, en prime. 

 

Voiture, banquette  et délires mécaniques

L’auto comme lieu de débauche est un classique de jeunesse qui inspire toujours des fantasmes chez les adultes. «J’ai rencontré mon homme quand nous habitions encore chez nos parents, raconte Caroline, 28 ans. Nos ébats sur la banquette arrière de sa Ford Tempo étaient alors une nécessité absolue. Huit ans plus tard, nous sommes beaucoup plus sages, surtout que nos deux jeunes enfants débarquent dans notre chambre à toute heure du jour ou de la nuit. Pour notre anniversaire de rencontre, nous sommes retournés au belvédère Camilien-Houde, sur le mont Royal. Une expérience délicieusement régressive, qui nous a tous les deux comblés... en attendant d’installer une serrure sur la porte de notre chambre à coucher!» 

 

En plus de nous replonger dans les interdits de notre adolescence, cet habitacle presque douillet nous assure que les aléas de la météo ne saboteront pas nos projets charnels et que, grâce à une buée complice, d’éventuels passants ne pourront nous voir. Ce type d’ébats n’étant pas autorisé par le code de la sécurité routière, on immobilise la voiture dans un lieu désert avant de succomber à la passion. Jouir ou conduire... il faut choisir!

 

Avion, cabine de pilotage  et lieux haut perchés

Le vol est long? Les cumulonimbus nous inspirent des images interdites aux moins de 18 ans? 

 

Les globe-trotters téméraires entraîneront leur partenaire dans les toilettes pour un décollage  des sens.

 

Ici, une mise en garde s’impose. Entre les passagers aigris qui tambourinent sur la porte et la surveillance constante du personnel, assouvir nos fantasmes aériens exige finesse et doigté. Les agents de bord interrompent presque systématiquement les rendez-vous galants aux toilettes ou les romances interdites sous les couvertures. 

 

Tel un ninja, il faut donc anticiper, se préparer, observer. On se faufile aux toilettes quand les agents servent les boissons, on attend que notre homme cogne selon le signal convenu et on lui ouvre discrètement la porte. La promiscuité des lieux augmentant la probabilité d’un coup de boule au moindre mouvement malencontreux, on zappe les préliminaires et on met la sourdine sur les oui!, oh! et ah! On sort avant que les autres passagers devinent notre petit manège et rêvent de nous jeter dans le vide sans parachute. En fait, la probabilité d’atteindre l’orgasme est plus faible que celle que le copilote ressemble à Ryan Gosling, mais notre aventure aérienne volera tout de même certainement la vedette lors de nos soupers de filles. 

 

Téléphérique, parcours de golf et autres excentricités

Les couples débridés investissent de nouveaux lieux et repoussent les limites du sexe hors de la maison. «Mon amoureux et moi faisions une escapade romantique au mont Tremblant. Le mardi matin, il pleuvait à boire debout. Nous avons décidé de sortir malgré tout et nous sommes montés dans la télécabine panoramique pour nous rendre au sommet. Les lieux étaient presque déserts. Mon ami a commencé à m’embrasser et, en deux temps, trois coups de bassin, nous avons fait l’amour dans la cabine, comme suspendus au-dessus du paysage.» Plus ou moins consciemment, se livrer à des jeux coquins dans des endroits insolites traduit une révolte contre la censure, une rébellion qui éveille la libido et dope le plaisir. Il ne faut pas oublier que le désir comporte une dimension transgressive. «Au-delà de la soif de nouveauté, il y a aussi la peur de se faire prendre, indique madame Bergeron. Malgré toutes nos bonnes intentions, on trouve rarement des endroits 100 % sûrs. Les relations sexuelles à l’extérieur frôlent l’exhibitionnisme. Elles offrent des sensations fortes. Comme sauter en bungee.» 

 

Des fantasmes grandeur nature

• des femmes et des hommes aimeraient faire l’amour dans un lieu romantique comme une plage déserte.

• des femmes et des hommes nourrissent le fantasme d’avoir une relation sexuelle dans un endroit inhabituel comme le métro ou les toilettes d’un restaurant.

• des femmes et des hommes rêvent de faire l’amour  dans un endroit public.

 

Source: Résultats préliminaires de l’étude sur les fantasmes effectuée par Amélie Cossette, étudiante au baccalauréat en psychologie de l’UQTR, sous la direction du professeur Christian Joyal (820 répondants, février 2012). Cliquez ici pour participer à l’étude.

 

Êtes-vous membre du Mile-HighClub?

 

Le fantasme d’une relation sexuelle en avion émoustille de nombreux amants en quête de sensations fortes. Le Mile-High Club est une société anglo-saxonne regroupant les rares contorsionnistes de l’air qui ont su réaliser cet exercice de haute voltige. Si l’adhésion était initialement réservée aux pilotes et aux agents de bord qui batifolent en plein ciel, les adeptes de la fornication aérienne peuvent maintenant revendiquer leur titre et joindre les rangs de cette association. Les plus expansifs pourront même relater leur dépucelage atmosphérique sur le site officiel du club et frimer dans un chandail aux couleurs de la confrérie. 

 

L’amour en altitude... pour 425 $

Le sexe aérien nous titille, mais les toilettes souillées refroidissent nos ardeurs? La compagnie américaine Flamingo Air propose des vols coquins pour la modique somme de 425 $. Le forfait comprend une heure de vol en bimoteur privé avec bouteille de champagne, boîte de chocolats et coussins moelleux. Une fois les volets clos dans la cabine de pilotage, les amoureux peuvent assouvir leurs moindres pulsions. Offert depuis plus de 20 ans, ce service a conquis des milliers de clients avides de jouissances inédites. Durant la haute saison, huit couples par jour peuvent défiler dans ce «baisodrome» aérien. La compagnie britannique Mile-High Flights exploitait également ce créneau, mais les autorités aériennes lui ont retiré sa licence d’exploitation en 2011 pour des raisons de sécurité. Elles ont estimé que les pilotes pouvaient être distraits par les bruits qu’émettaient leurs affriolants passagers. 

 

Palmarès des meilleurs endroits insolites pour faire l’amour

1. En voiture 

2. Au bord de la mer 

3. Au bureau 

4. Dans l’ascenseur 

5. Au cinéma 

6. Dans la cabine d’essayage 

7. Sous la douche 

8. En pleine nature 

9. Dans le spa 

10. En avion

Source: Sondage mondial sur les habitudes sexuelles, 2001, Durex, durex.com

 

«Il y a quelque chose de spécial avec la lune qui éclaire les corps et les ébats se déroulant librement, ouvertement... J’aime faire l’amour à l’extérieur.»

 

— Cameron Diaz, une «sexploratrice» assumée. 

starpulse.com, 2010

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