Brigitte Boisjoli à toute allure | Clin d'œil
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Brigitte Boisjoli à toute allure

Grunge, rockabilly, vitaminé: le style de Brigitte Boisjoli flotte doucement entre ses différentes personnalités.

Soirée du 30 octobre 2011. Dans ses remerciements au Gala de l’ADISQ, où elle vient d’être couronnée révélation de l’année pour son album Fruits défendus, Brigitte Boisjoli déclare: «Merci à Momo et Crila, qui ont réalisé mes deux vidéoclips et qui m’ont donné l’image d’une espèce de simili pin-up vintage 2011!»

Admettre qu’on nous a fabriqué une image n’est pas une mince affaire. Encore moins quand on le fait devant des millions de téléspectateurs. Pourtant, Brigitte Boisjoli l’assume entièrement: son style reconnaissable entre tous, c’est à Momo et Crila, un couple de réalisateur et de photographe, que la chanteuse le doit. «On arrive tout petit dans ce métier, et c’est important d’être conseillé par des personnes avisées. Et je les en remercie.»

C’est en 2008, alors qu’elle était candidate à Star Académie, qu’on a connu la Drummondvilloise. À l’époque, ses cheveux platine coupés à la garçonne, sa minirobe moulante et ses talons vertigineux lui donnaient un air légèrement rock and roll. Seul hic: cette image était loin de lui coller à la peau. Celle qui sortait tout juste de l’adolescence venait de terminer une période où «vêtements» rimait avec «châtiments». «Vers 13 ou 14 ans, j’ai eu une période “poche de patates” où je m’habillais beaucoup trop grand. J’ai détruit toutes les photos de ces années. Mes cheveux étaient rasés, et ce n’était pas chic. J’avais des amis... mais pas de chum», se souvient-elle en éclatant de rire.

Blouse en polyester (Zara, 88 $), bague (Betsey Johnson, 60 $),

ceinture en cuir (Betsey Johnson, 46 $), jupe en soie (Alice and Olivia, 495 $)

C’est le pied!

Côté style, tout n’était pas encore réglé après Star Académie. Brigitte s’était en effet associée à une équipe de stylistes qui ne lui convenait pas. «On était vraiment découragés, explique Junior Bombardier, son attaché de presse. On avait demandé à Nelson Minville (le parolier et l’interprète du succès des années 90 Les bras de Satan) de lui écrire des chansons, mais on n’avait pas de look pour elle. C’est une fille colorée, pas banale, avec beaucoup d’énergie. On a regardé les centaines de styles que l’ancienne équipe lui avait fait essayer pour la pochette et on a tout jeté.»

C’est à ce moment que son couple de sauveurs mode est arrivé. Le croisement entre les styles pin-up et rockabilly proposé par Momo et Crila lui a permis de préserver son côté garçon manqué et sa passion pour les accessoires. «Faire mes spectacles en Doc Martens, c’est l’équivalent de chanter en portant les meilleures pantoufles du monde. J’ai porté des talons de cinq pouces à Star Académie et en tournée. J’ai même gigué avec! Avoir les talons en sang, je sais ce que c’est. Aujourd’hui, j’en porte quand c’est nécessaire... mais plus en spectacle.»

 

Style académie

Brigitte n’est pas du genre à regarder les magazines. Et elle ne s’intéresse pas aux tendances de la mode. Ses références, ce sont plutôt les pochettes de disques, en particulier celle de l’album posthume d’Amy Winehouse, Lioness: Hidden Treasures. «Je ne suis pas une fille-fille. Je magasine comme un gars: je n’essaie rien et, si ça ne me va pas, je l’offre à ma sœur.» D’ailleurs, à notre rendez-vous, on a eu peine à la reconnaître avec ses mocassins aux genoux, son jean, sa chemise à carreaux et ses cheveux bouclés en bataille.


L’image artistique que s’est donnée Brigitte va continuer d’évoluer. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a accepté, le temps de notre séance de photos, d’arborer un style diamétralement opposé au sien. Les vêtements que nous avons choisis (des fringues bon chic bon genre déclinées dans tous les tons) lui vont comme un gant. «Elle est petite, mais elle a des courbes parfaites», confie notre styliste Annie Gignac.

Voilà une allure qui risque de plaire à sa mère, qui a toujours rêvé de la voir habillée en robe. Elles sont loin, les années où elle arpentait les rues dans son look grunge, avec ses bottes Rangers agencées à des bas de laine, cheveux rasés, diamant au nez. «J’étais trash quand j’étais jeune!» s’exclame Brigitte en riant. Aujourd’hui, c’est une femme accomplie qui pose dans nos pages. Et le résultat est féminissime.

Brigitte Boisjoli est en tournée jusqu’en mai.
Elle sera porte-parole du festival Le Tremplin de Dégelis du 13 au 20 mai 2012.


PHOTOS: MAXYME G. DELISLE ET NIK MIRUS

STYLISTE: ANNIE GIGNAC

MAQUILLEUR-COIFFEUR NICO GP (Les produits MoroccanOil)

Pour les adresses, voir page 172 de l'édition d'avril du magazine Clin d’œil.

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