ABC des métiers de la MODE

 

Acheteur Vous êtes-vous déjà demandé comment les vêtements qu’on découvre pendant les défilés atterrissent en boutique?  Les acheteurs, qui sont employés par plusieurs grandes chaînes, passent en revue toutes les collections et sélectionnent les pièces qu’on pourra se procurer la saison suivante. Ce sont en quelque sorte des magasineurs professionnels, qui connaissent  leur clientèle et les designers par cœur. Un métier de rêve!

 

Bras droit Dans les grandes maisons comme Chanel et Dior, le premier assistant est le bras droit du directeur artistique. Si ce dernier quitte son poste, il revient généralement au premier assistant de reprendre les rênes de la création. Avant qu’ils remplacent leur mentor, Sarah Burton était la première assistante d’Alexander McQueen, Hannah McGibbon, celle de Phoebe Philo chez Chloé, et Olivier Rousteing, celui de Christophe Décarnin chez Balmain.

 

Chapeau! Le chapelier britannique Philip Treacy crée des  couvre-chefs chics et alambiqués pour Lady Gaga (ci-contre), Daphne Guinness et Anna Dello Russo. Il peut aussi se vanter d’avoir «chapeauté» la plupart  des invités du mariage de Kate et William, dont la  princesse Beatrice. Comment oublier cette création hors du commun décrite par certains comme un bol  de toilette rose clair surmonté d’un nœud?

 

Directeur artistique C’est le titre officiel du designer en charge d’une maison de prêt-à-porter ou de haute couture. Comme le nom l’indique, son rôle est de diriger la création des collections, et il dispose d’une armada de gens aux talents divers pour les réaliser. Certains créateurs relèvent même le défi de chapeauter une grande marque tout en gérant leurs propres collections. Ainsi, en plus de diriger la création chez Chanel et Fendi, Karl Lagerfeld imagine des vêtements pour ses labels éponymes, tout comme Alexander Wang (qui tient aussi les rênes chez Balenciaga) et Marc Jacobs (qui chapeaute la création de Louis Vuitton en plus de dessiner pour Marc Jacobs et Marc by Marc Jacobs). Ouf!

 

Éditrix Après les supermodels des années 90 (qu’on poursuivait autant pour admirer leurs looks que pour les faire travailler), c’est au tour des grandes rédactrices en chef d’être les femmes les plus puissantes de la mode. Parmi celles-ci: Anna Wintour (Vogue américain), Emmanuelle Alt (Vogue Paris) et Franca Sozzani (Vogue italien).

 

Fourrures et cuirs Le fourreur milanais Ciwi Furs peut se vanter de faire vivre une grande partie des artisans de la mode italienne depuis 

les années 80. En plus de fournir en peaux Prada (ci-contre), Moschino et Giambattista Valli, la compagnie a offert à Marni, en 1994, tous les matériaux de sa première collection.

 

Grands patrons En général, ce ne sont pas les designers qui prennent les grandes décisions pour leurs marques. Les vrais patrons sont souvent des hommes d’affaires qui n’ont jamais cousu un bouton de leur vie. Les plus célèbres? Bernard Arnault, qui dirige LVMH, un important conglomérat qui possède entre autres les marques Louis Vuitton, Céline, Givenchy et Marc Jacobs. Sans oublier son rival François-Henri Pinault, qui préside PPR, une entreprise regroupant des labels tels que Gucci, Balenciaga, Alexander McQueen et Stella McCartney.

 

House model Être payée pour enfiler des vêtements avant tout le monde, on a vu pire, non? C’est ce que font les house models (ou «mannequins-cabine»), des filles que les grandes maisons emploient pour essayer leurs collections pendant le processus de création. Cela permet notamment aux designers de tester les patrons et de faire des ajustements. Avant d’être rédactrice mode au magazine L’Uomo Vogue, Giovanna Battaglia occupait ces fonctions chez Dolce&Gabbana.

 

Juges Comme au théâtre ou au cinéma,  il existe des critiques dont le rôle est de juger les collections. L’une des plus célèbres, Cathy Horyn, officie pour le prestigieux New York Times. Récemment, elle a fait les manchettes en raison d’une dispute avec le designer Hedi Slimane, qui a refusé de l’inviter au défilé de sa première collection féminine pour Saint Laurent Paris. La raison? Un article paru... en 2004, dans lequel la journaliste comparait les silhouettes filiformes dessinées par Slimane à celles d’un autre designer. Ouf!

 

Illustrateurs Si l’arrivée de la photo a pratiquement fait disparaître les dessins de mode (qui étaient jusque-là légion dans les magazines),  ceux-ci reviennent en force grâce aux blogues d’illustration. À ne pas manquer: ceux de Garance Doré ( garancedore.fr),  qui tient une chronique dans Vogue Paris, de  Richard Haines ( designerman-whatisawtoday.blogspot.ca), qui vient d’illustrer des t-shirts pour Prada (ci-dessus), et de Kathryn Elise Rodgers (paperfashion.net), qui a collaboré avec Target et Dolce&Gabbana.

 

Kelly Cutrone Pour chaque spectacle, il y a un metteur en scène. Le monde de la mode, lui, a Kelly Cutrone. Par l’intermédiaire de sa firme de relations publiques, People’s Revolution (vue dans les téléséries The Hills, The City et même Kell on Earth, qui lui était consacrée), elle organise les défilés de Valentino, de Vivienne Westwood, de Jeremy Scott et de plusieurs autres. Et elle trouve encore le temps d’œuvrer comme juge à l’émission America’s Next Top Model!

 

Lesage Le maître brodeur Albert Lesage a donné son nom à la maison de dentelle la plus célèbre du monde de la mode. Grâce aux talents de son fondateur et du fils de celui-ci, François, la maison a créé les broderies et les dentelles des collections haute couture de plusieurs marques mythiques, telles que Elsa Schiaparelli, Christian Lacroix et Chanel.

 

Maquilleurs-vedettes La maquilleuse britannique Pat McGrath est une star en mode: en plus d’être directrice de la création globale chez CoverGirl, elle crée régulièrement les mises en beauté de certains des plus grands défilés (Dolce&Gabbana, Prada, Gucci...), qu’un bataillon de maquilleurs se charge ensuite de reproduire sur les dizaines de mannequins à préparer.

 

Nylon En s’associant, l’entrepreneur Reinhold Wolff et le vendeur Walter Palmers voulaient réaliser une idée révolutionnaire: fabriquer des bas nylon sans couture. C’est ainsi que l’entreprise Wolford est née! Depuis sa création, dans les années 40, la compagnie entretient des liens étroits avec le monde de la mode: les «modeuses» comme Emmanuelle Alt chantent ses louanges, ses collants sont commandés pour les défilés de créateurs, tels que Vivienne Westwood, Pucci et Jean Paul Gaultier, et Armani lui fait fabriquer sa collection de collants et de bodys.

 

Oracle Si la plupart des fashionistas se  laissent surprendre chaque saison  par de nouvelles tendances, ce n’est pas le cas de firmes comme WGSN, qui se spécialisent dans la prédiction de ce qui sera dans le vent au cours des prochains mois. Que ce soit en mode, en art de vivre ou en technologie, les compagnies s’arrachent leurs connaissances afin  de créer ce que nous aurons bientôt envie de consommer. Pas de boule  de cristal ici: seulement un instinct affûté et un doigt fermement posé  sur le pouls du marché!

 

Petites mains Dans les ateliers de haute couture, les petites mains sont ces couturières spécialisées dans les travaux les plus minutieux. La créatrice Sarah Burton a d’ailleurs lancé tout un défi aux petites mains de la Royal School of Needlework en 2011: broder de délicates pièces de dentelle le long du corsage et des neuf mètres de traîne de la robe de mariée de Kate Middleton. Étudiants, diplômés, professeurs: tout le monde a mis la main à la pâte!

 

Quatre-vingt-quatre Que faisaient nos créateurs préférés en 1984? Alber Elbaz était le bras droit du couturier Geoffrey Beene, Stefano Pilati travaillait dans les ateliers d’Armani, Rick Owens était traceur de patrons dans le Garment District de Los Angeles, Denis Gagnon enseignait la couture à Casablanca, et Matthew Williamson était consultant pour une chaîne de distribution. On n’arrive pas à la tête d’un grand label par magie!

 

Rue «Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue», disait Coco Chanel. C’est là que les photographes de streetstyle vont la chercher pour que les gens comme vous et moi l’interprètent à leur manière. Nos blogues mode de rue favoris? The Sartorialist, Jak & Jil, ... sans oublier le blogue Mode de Rue de Clin d’œil!

 

Socialites Olivia Palermo, Poppy Delevingne... Elles sont partout, mais on ne sait pas trop ce qu’elles font. Par définition riches et bien habillées, les socialites sont chouchoutées par les créateurs: non seulement elles ont les moyens d’acheter leurs vêtements, mais leurs admirateurs ne demandent qu’à recréer leurs looks!

 

Top model La folie des supermodels (qui a propulsé la carrière des Claudia Schiffer et autres Linda Evangelista) a beau s’être essoufflée dans les années 90, on trouve toujours une poignée de filles au sommet du panthéon de la mode. En ce moment, ce sont Joan Smalls, Karlie Kloss et Arizona Muse qui font vibrer les passerelles et qui tapissent les pages des magazines!

 

Union Parfois, des labels font appel à des consultants externes pour créer leurs collections. Des exemples? Balmain a demandé l’aide d’Emmanuelle Alt (la rédactrice en chef de Vogue Paris), alors que la compagnie de chaussures Sigerson Morrison a embauché Taylor Tomasi Hill, ex-directrice mode du magazine américain Marie Claire.

 

Vision Le travail d’un photographe de mode est d’offrir son regard sur un sujet ou une tendance. Chacun a sa particularité: des images hyper retouchées et satiriques pour le duo Inez & Vinoodh (qui ont signé des campagnes publicitaires pour Isabel Marant et  Louis Vuitton), une volonté de capturer le présent chez Steven Meisel (dont  on peut voir le travail régulièrement dans le magazine américain Vogue) et des lumières crues  et de la nudité pour l’iconoclaste Terry Richardson (qui a récemment signé les campagnes d’ALDO).

 

Www Une carrière indépendante en mode, c’est maintenant possible sur le web. Les power blogueuses Chiara Ferragni (The Blonde Salad), Betty Autier (Le Blog de Betty) et Elin Kling (Style by Kling) ont fait de leur plateforme une véritable entreprise, et prennent place au premier rang des fashion weeks.

 

x X ou XY? Jusqu’à récemment, les mannequins masculins se chargeaient des défilés homme, et les mannequins femmes présentaient les collections femme. Mais les frontières se brouillent avec l’apparition de modèles androgynes comme Andrej Pejic, qui passe du féminin au masculin sans aucun effort. Selon le site Fashion Industry Confessions, certaines agences parleraient même de créer des divisions spéciales pour les mannequins au  look ambigu!

 

Ys La top-modèle Linda Evangelista aurait-elle connu le même succès sans ses cheveux courts? Les ciseaux derrière cette coupe sont ceux du coiffeur français Julien d’Ys, qui crée les coiffures des défilés Comme des Garçons et qui a aussi officié chez Chanel et Yves Saint Laurent.

Zanotti Depuis quelques années, les fanas de souliers n’ont presque plus que ce nom à la bouche: Giuseppe Zanotti! Mais le créateur a d’autres succès dans sa manche: au cours des dernières saisons, des labels tels que Balmain, Thakoon, Christopher Kane et Kanye West ont fait appel à ses services pour créer leurs collections de chaussures.