Faut-il ou non porter un soutien-gorge?
Jusqu’à présent porter un soutien-gorge alors que l’on fait du sport faisait consensus.
Mais le professeur Jean-Denis Rouillon, du CHU de Besançon, vient, avec une étude, battre en brèche cette certitude, qui n’est pour lui qu’une idée-reçue qu’il faut déconstruire.
Déjà fervent opposant du soutien-gorge en temps «normal», ce médecin pense que le même effet néfaste se fait sentir sur les seins d’une sportive. Évidemment, si celle-ci a été habituée à porter un soutien-gorge pour pratiquer son sport, sa poitrine ne sera pas préparée à assumer le choc de l’exercice. Il faudrait donc commencer doucement.
«Dans mes études, j’ai énormément de sportives, parfois de haut niveau, qui après quelques temps d’accoutumance préfèrent se passer du soutien-gorge. Il y a plusieurs choses à envisager, tout dépend de l’état du sein. Certaines femmes ont mal aux seins et doivent se tenir la poitrine en descendant les escaliers, par exemple. Pour ces personnes, je recommande une grande progressivité», conseille-t-il.
Quinze jours ou trois semaines seraient suffisants pour la plupart des femmes qui veulent faire la transition entre soutien-gorge et poitrine libre. Et il est préférable de commencer par un sport doux, comme le vélo. Et de ne pas avoir une poitrine trop volumineuse. Et cela concerne les femmes avant 45 ans...
Selon Jean-Denis Rouillon, le système de suspension musculaire et les ligaments qui soutiennent les seins à la paroi thoracique (appelés ligaments de Cooper) sont suffisants pour garantir une bonne suspension. «Après quelques années de soutien-gorge, tout ce système s’étiole et devient "paresseux"», assène-t-il. Certains exercices pourraient renforcer le système de suspension musculaire de la poitrine.
Le professeur Rouillon ne souhaite cependant pas remplacer un diktat par un autre, «ce qui doit piloter le choix de la femme de ne plus porter de soutien-gorge durant le sport, c’est avant tout son confort», assure-t-il.
Toutefois, les seins n’étant pas des muscles, miser sur la solidité des ligaments (suspenseurs) de Cooper n’est pas une bonne idée, affirment d’autres médecins. Ils se distendent avec les variations de poids, les modifications hormonales, etc.
Le choix demeure le vôtre!