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Anique Granger: rêver hier

Image principale de l'article Anique Granger: rêver hier
Stéphanie Nantel

Et si des bribes du passé se rendaient à nous par la musique? Après l'oeuvre liant chansons et balados, Le ruban de la cassette, qui s'intéressait aux ainées, l'artiste originaire de la Saskatchewan fouille maintenant dans les témoignages de femmes d'un autre temps. REWIND d'Anique Granger fait aussi l'objet d'un microalbum.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de poursuivre ta démarche avec ce deuxième volet?

J’ai réalisé qu’elle me portait à écrire autrement. De plus, j’adore la réalisation de balados dans le style documentaire. Honnêtement, l’idée de Le ruban de la cassette m’a été donnée tout cuit dans le bec par le centre culturel La Slague, à Sudbury. Avec ce deuxième volet, conçu en pleine pandémie, j’ai eu envie de me tourner vers le passé. De voir si les temps avaient tant changé. 

As-tu toujours été intéressée par les histoires d’antan?

C’est tout naturel pour moi. Je suis une personne assez nostalgique de nature. J’ai un côté très grand-maman en moi (rires). Je fais mes semis, mon cannage, j’ai mon jardin... Avec REWIND, je ramène des histoires du passé à une facette de ce que je vis dans le présent. 

Tu en arrives donc à quatre témoignages, qui donnent lieu à quatre balados et quatre chansons. Comment les as-tu trouvés?

J’ai fouillé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) de manière très aléatoire. Je suis tombée, par exemple, sur la série d’enregistrements sonores Mémoire d’une époque qui date des années 80 (NDLR: menée par l’Institut québécois de recherche sur la culture). Une personne m’a aussi donné accès à des entrevues de sa grand-mère, Odette Carignan – d’ailleurs une amie de ma grand-mère –, qui a été une vraie pionnière de la société fransaskoise. C’était important pour moi de mettre de l’avant une voix de l’ouest. 

Sur quoi s’est basée ta sélection?

Je cherchais quelque chose dans la voix, un sujet qui m’interpellait, me touchait. On y découvre, par exemple, Marie-Louise Pelletier Turgeon qui revient sur la première fois qu’elle a vu une voiture dans son village. Un épisode porte sur une femme qui raconte le jardin de sa mère, un autre sur une trappeuse d’Ontario... 

Et ces histoires sont devenues le fil des chansons de ton microalbum. Comment as-tu abordé cette création?

Généralement, ça part d’un petit bout de parole. Je joue avec leurs expressions, leurs tournures de phrases. Dans ce volet tout particulièrement, je vais chercher des mots qui appartiennent au vocabulaire de ces femmes. Ça donne des pièces très folks, très simples. Je ne me suis pas donné de contraintes. J’ai plutôt essayé de me laisser porter par l’esprit de chacune d’elles. 

Après tout ce travail, quel est ton verdict? Est-ce que les temps ont beaucoup changé, selon toi?

Oui, absolument! Mais les humains, pas tellement. Cela étant dit, je ne sais pas comment c’était avant, puisque je n’étais pas là (rires)! Je n’ai que mon imagination. Je suis peut-être en train de romancer tout ça, j’en suis consciente. J’ai envoyé une chanson à un ami l’autre jour, et il m’a répondu: «Peut-on être nostalgique pour quelque chose que l’on n’a pas vécu?» Ça m’a frappée. Je pense que oui! 

Et ce projet, surtout, permet de rendre hommage à ces femmes, ces pionnières, en racontant leur réalité. On s’entend qu’avoir accès à un micro n’a pas toujours été aussi facile qu’aujourd’hui...

Tellement. Autant j’ai cette nostalgie, autant j’ai envie de transmettre toute mon admiration à ces femmes remarquables qui ne l’ont pas eue facile.

Cette entrevue a été réalisée en collaboration avec le magazine Clin d'oeil

Découvrez les chansons qui habitent Anique Granger ici:   

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