Charlotte Aubin: le goût du jeu
Charlotte aime trouver le mot juste et se nourrir en permanence d’art, des autres, des idées, de beauté.
La comédienne qu’on a vue notamment dans Blue Moon, L’Échappée, Fugueuse et Mad Dog Labine sera à l’affiche d’Au revoir le bonheur, le nouveau film de Ken Scott, en salle le 17 décembre.
On a voulu qu’elle nous en parle, entre deux questions sur son parcours et ses envies pour 2022.
Tu as commencé à jouer à 14 ans. Qu’est-ce qui t’a menée là et qu’est-ce qui te garde allumée?
J’aimais déjà les arts, le théâtre et l’écriture. Un jour, une amie de ma mère a vu une annonce d’auditions publiques dans le journal. J’ai été choisie pour jouer dans le film Roméo et Juliette et tout s’est déroulé dans la candeur. Cette expérience a confirmé mon envie de jouer. J’ai donc continué dans cette voie et travaillé sans cesse depuis. Je suis choyée de côtoyer des gens qui m’inspirent, qui m’ont fait confiance et offert des rôles très différents. Ç’a élargi ma palette de jeu. Ça me garde active, parce que je suis obligée de me réinventer, de chercher à exprimer d’autres facettes. Peu importe les caractéristiques d’un personnage – bon ou mauvais – que j’incarne, j’y trouve toujours une part de moi. C’est enrichissant sur le plan personnel: ça me permet de développer une démarche plus complète. Moi qui suis une passionnée, j’adore aussi le côté pragmatique de la démarche qui mène à bâtir un personnage. J’aime que mon métier me demande de travailler autant avec ma tête qu’avec mon instinct et mon cœur. Je ne m’ennuie jamais. J’ai sans cesse de nouveaux défis à relever et des embûches à contourner. (rires)
As-tu parfois peur que tout s’arrête?
J’essaie de ne pas y penser et de faire confiance au processus. J’écris aussi (NDLR: Charlotte a publié un ouvrage de poésie en 2018, Paquet de trouble), donc je veille à cultiver toute ma créativité pour ne jamais me sentir vide artistiquement. Ça nourrit mon jeu et vice versa, un peu comme des vases communicants. En ce moment, j’ai l’impression de bâtir, donc je n’ai pas peur. Et je profite des périodes pendant lesquelles je travaille moins pour me gorger d’art, de rencontres et d’envies. Jusqu’à présent, ça semble fonctionner!
Parle-moi d’Au revoir le bonheur et du personnage que tu incarnes. En quoi lui ressembles-tu?
Déjà, c’est un film que je qualifierais de comédie dramatique familiale et lumineuse, où on suit quatre frères partis rendre un dernier hommage à leur père aux Îles-de-la-Madeleine. J’y joue la nouvelle flamme du plus jeune frère, interprété par François Arnaud, qui est un gars intense, épicurien et impulsif. Mon personnage, lui, est une femme qui s’assume. Elle est sarcastique et groundée. J’aime la vie, l’aventure, j’aime dédramatiser des situations tendues. Je lui ressemble dans son goût pour la dérision sympathique.
À quoi aspires-tu pour 2022?
À plus d’écoute. Les uns envers les autres, mais envers soi aussi. Après deux années éprouvantes, il me semble qu’on aurait besoin de se poser, de pouvoir sortir du débat incessant. Je nous souhaite donc bienveillance, quiétude et écoute mutuelle. C’est ce qui nous permettra de nous retrouver.