Hildegard: la force de l'autre

Il y a de ces collaborations si réjouissantes qu'on se demande pourquoi elles n'ont pas été faites plus tôt! Une écoute du premier album électro-pop expérimental d'Hildegard, alias Helena Deland et Ouri, suffit pour le comprendre. Entrevue.
Helena Deland, tu te fraies un chemin d’autrice-compositrice-interprète dans un doux univers folk depuis plusieurs années, alors que toi, Ouri, tu mènes une carrière tout aussi prolifique sur la scène électronique en tant que productrice, DJ et multiinstrumentiste. Qu’est-ce qui vous a donné envie de collaborer?
Ouri: Nos managers ont vu une complicité créative entre nous. Tout s’est mis en place super naturellement et, une fois qu’on s’est lancées, ç’a été comme une évidence.
Helena: On se connaissait déjà par l’entremise d’amis communs. Quand on s’est rejointes dans un studio à Hochelaga, un après-midi, on a juste pris un verre, jasé et échangé des inspirations musicales...
Qui tournaient autour de quoi?
O: C’était vraiment divers! Autant de la musique pop qu’expérimentale, des trucs de club des années 90... Un peu de tout, quoi! C’est là qu’on a réalisé qu’on avait envie d’explorer de manière très large. Même si l’on a chacune nos particularités musicales, on a vraiment des penchants forts pour d’autres types de musique! Justement, comment êtes-vous parvenues à trouver votre son en tant que duo?
H: On s’est naturellement dirigées vers une musique douce et sombre à la fois... Avec un peu de distance, on arrive maintenant à la décrire comme telle plus facilement. Mais sur le coup, j’ai trouvé que le processus de création était vraiment facile, excitant et très différent de ma manière de créer, qui est habituellement plus longue. Le premier album homonyme du duo Hildegard est sorti.
Le résultat est riche, intense et atteint parfois des apogées émotives. Est-ce que cette aisance créatrice vous a surprises?
H: Beaucoup! Je ne m’attendais pas à ce que ce soit tout feu, tout flamme (rires). On commençait à jammer sur un instrument, on s’échangeait les lignes vocales... C’est ce qui était cool dans ce processus très rapide, entre écriture et production simultanée. La force de ces morceaux réside dans leur spontanéité. C’est rare quand même!
O: Ç’a été surprenant et libérateur! J’ai adoré le résultat autant que le processus. C’était la première fois que je faisais une collaboration sans avoir fixé de direction au préalable.
À travers ce nouvel univers musical, on découvre une sorte d’entité, comme deux forces qui s’allient pour mieux affronter le monde. Quel est votre rapport à la féminité dans ce projet?
H: Complexe!
O: On s’est donné le droit de ne pas essayer d’incarner un archétype féminin. On a simplement voulu exprimer ce qu’on était à ce moment-là, dans toute l’étendue de nos émotions.
H: C’était vraiment agréable de trouver une acolyte dans mes aventures liées au genre, de s’«empowerer» – désolée de l’anglicisme! Notre position par rapport à la féminité est positive, dans la célébration et le soutien de l’autre avant tout. Je trouve que ça s’entend dans Hildegard!
Le premier album homonyme du duo Hildegard est sorti.
Découvrez les chansons qui habitent le duo en ce moment:
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