«J’envie maladivement mes amies riches!» Je fais quoi?

Je ne passerai pas par quatre chemins: l’envie est un bien vilain défaut! Mais avant d’aller plus loin, je salue votre courage. Car ça en prend une sacrée dose pour s’avouer rongée par ce mal insidieux, voire honteux, comme vous le faites dans votre lettre. Je récapitule, OK?
En gros, depuis que vos amies d’enfance roulent sur l’or, rien ne va plus, en l’occurrence pour vous. Ainsi, Amélie a des bidous depuis qu’elle a lancé son institut d’esthétique «qui marche grâce à sa vente sous pression de Botox», médisez-vous. Tandis que Sarah-Jade, votre confidente de toujours, se gargarise de son gros diamant au doigt, de son voyage de noces à Bali et de son faux château à trois étages de banlieue «pour flasher qu’elle a marié riche».
À l’évidence, vos mots sont aussi noirs et amers qu’un chocolat à 90 % passé date. D’autant que vos BFF ont le chic d’exhiber non-stop leur «existence de rêve» sur Instagram pour mieux, selon vos dires, vous «faire sentir minable».
D’où vos infâmes fantasmes de faillite et de divorce pour faire redescendre vos nouvelles rivales sur terre. Et comme si ce n’était pas assez, plus vous idéalisez la «#lovemylife» de vos girls, plus vous dévalorisez la vôtre. Y a pas à dire: vous souffrez de dépendance à la comparaison, le plus mauvais des poisons! Car convoiter (en secret) ce que l’autre possède – pire, rêver (cruellement) de le voir en être dépouillé pour se sentir mieux – est, paradoxalement, très souffrant. Résultat: vous me demandez comment vous extirper de votre marasme.
Fort bien. Suis-je tentée de vous interdire de vous comparer à vos copines? Bien sûr, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Pourrais-je vous suggérer de ne fréquenter que des filles sans-le-sou ou adeptes de simplicité volontaire? Bah, ça réparerait votre égo en miettes sur le coup, mais après... À moins que vous ne bombardiez vous aussi votre compte Instagram de #momentsmagiques? Si c’est pour nourrir encore plus la spirale de l’envie, euh... non merci.
Alors quoi? Ouvrez grand votre esprit et honorez, oui, vous avez bien lu, ce sentiment d’envie qui vous envahit. Car malgré ses dehors peu reluisants, l’envie nous révèle ce à quoi on aspire vraiment, mais qu’on n’ose pas toujours s’avouer. Si, si! Ainsi, dans votre cas, ce n’est pas la volonté d’accumuler des joujoux bling-bling qui vous consume. C’est plutôt le désir de vous accomplir et d’être aimée qui vous tenaille à votre insu. Alors, avant de vous en prendre à Amélie et à Sarah-Jade, réalisez vos rêves à vous. Abolissez vos limites intérieures. C’est à elles seules que vous devriez vous attaquer. Plus vous vous épanouirez, moins vous convoiterez le bonheur de vos proches. Vous verrez, l’envie est une bénédiction déguisée, à condition de savoir s’en servir. Et ce qu’il y a de merveilleux, c’est que maintenant, vous savez ce que vous devez faire.